
Publé le 12 novembre 2013 – Le MAP//Mouvement art public réunit à la maison de la culture Maisonneuve, pour une seule et unique occasion, les cinq projets d’art public qui se déploient à Montréal pour les mois à venir à l’Espace Yves-Poulin du marché Maisonneuve, au marché Atwater, sur le boulevard Monk, à la place Émilie-Gamelin et aux abords du viaduc de la rue Berri. Vous y découvrirez également en prime une intervention de MAP à Los Angeles.
Le mardi 19 novembre 2013 de 17 h à 17 h 30, rendez-vous au marché Maisonneuve (rue Ontario, à l’angle du boulevard Morgan) pour y admirer les œuvres de l’artiste mexicaine Dulce Pinzón — Historia del paraiso et pour inaugurer l’Espace Yves-Poulin (rue Ontario, à l’angle du boulevard Morgan). Dès 18 h et jusqu’à 19 h, le MAP présente une rétrospective des expositions en cours.
ACTUELLEMENT À MONTRÉAL
ERIK RAVELO – LES INTOUCHABLES
Maison de la culture Maisonneuve jusqu’au 15 décembre – Viaduc de la rue Berri
À la veille de la Journée internationale des droits de l’enfant, le 20 novembre 2013, le MAP présente Les Intouchables, une série de photographies percutantes et dérangeantes créée par Erik Ravelo, directeur créatif à la Fabrica (école de recherche en communication du groupe Benetton), représentant différents actes commis par les adultes qui tuent l’innocence des enfants. Victime des intentions malsaines des adultes, l’enfant portera toute sa vie la lourdeur de ces actes, telle une croix sur son dos. L’artiste cubain y met très habilement en évidence les gestes qui mènent au vol de l’enfance et la nécessité de la protection des enfants. Ces images sont tellement perturbantes que Facebook les a censurées. La symbolique du crucifix suscite présentement un tel inconfort que le MAP a choisi consciemment de diffuser les œuvres de Ravelo dans un contexte où les débats autour des valeurs profondes des Québécois sont confrontés à des choix de société.
DULCE PINZÓN – HISTORIA DEL PARAISO
Espace Yves-Poulin, jusqu’à l’automne
Un nouveau lieu d’intervention photographique voit le jour officiellement dans Hochelaga-Maisonneuve en l’honneur d’Yves Poulin, un prêtre ouvrier et un pionnier de l’animation sociale dans Hochelaga-Maisonneuve. L’Espace Yves-Poulin accueille Historia del paraiso de Dulce Pinzón. La photographe mexicaine, qui travaille et vit à Brooklyn, a réalisé ces œuvres dans un musée d’histoire naturelle tout juste avant sa démolition. Elle a utilisé des animaux empaillés, les papiers peints de paysages idylliques et des peintures botanistes trompe-l’œil, et employé les accessoires abandonnés des dioramas comme éléments symboliques de ses compositions. Son travail porte sur la perception changeante de nos rapports à la nature, mais aussi sur notre aliénation à l’histoire. Pour amplifier son propos, elle a juxtaposé à sa mise en scène paradisiaque des personnages stéréotypés des années cinquante. Ce mélange adroit donne un indice clair et incite le spectateur à prendre conscience de ses propres conceptions du monde actuel, une perception qui est communément influencée par des sentiments sociaux à la mode.
RICHARD DESJARDINS ET ROBERT MONDERIE – J’APPELLE À LA RÉVOLTE, DE TOUT MON CŒUR
Place Émilie-Gamelin, jusqu’à l’automne 2014
Les pamphlétaires, cinéastes et poètes Richard Desjardins et Robert Monderie appellent à la révolte à travers deux de leurs films – Trou Story, qui porte sur le drame minier canadien, et Peuple invisible, qui raconte l’histoire et dénonce les conditions de vie actuelle de la nation algonquine du Québec. Avec l’exposition J’appelle à la révolte de tout mon coeur, le MAP a isolé des images tirées de ces deux documentaires qui témoignent de la désolation d’un peuple oublié et ignoré et d’une nature spoliée par la loi du « laisser-faire » et par l’indifférence d’une société trop libérale et insouciante de son libéralisme. Chaque image est d’une simplicité remarquable par sa force d’évocation de la bêtise humaine et de l’acharnement d’une société à minimiser l’homme et à détruire son environnement. L’exposition est accompagnée d’un texte de Richard Desjardins qui appelle à la révolte.
Pour mieux comprendre le commentaire et la force individuelle de ces photographies, le MAP, avec la contribution de l’ONF, a ajouté des codes-barres sur les vignettes de chacune afin de permettre au spectateur de situer l’image dans le contexte du film dont elle a été extraite et d’en saisir le sens véritable.
WANDA KOOP
Marché Atwater, jusqu’à l’automne 2014
Wanda Koop est une artiste originaire de Colombie-Britannique. Elle habite et travaille maintenant à Winnipeg, où elle a ouvert l’Art City, un organisme qui vient en aide aux jeunes en difficulté ou démunis en leur proposant divers projets pour développer leur créativité et les sortir de leur inconfort routinier. Son talent de peintre et son implication communautaire lui ont valu d’être nommée membre de l’Ordre du Canada en 2006.
Les scènes de guerre, le langage télévisuel et les paysages industriels tels que représentés par Wanda Koop ont fait d’elle l’une des plus importantes peintres canadiennes. La série de peintures présentée par MAP, en collaboration avec Galerie Division et l’arrondissement du Sud-Ouest, explore plus en profondeur le rôle et la place que tiennent la technologie et les médias dans nos vies, et ce que l’on fait de notre environnement. Le travail de Wanda Koop en peinture reflète aussi son engagement social et artistique. L’exposition est une combinaison de photos de plusieurs de ses nouveaux tableaux et d’œuvres créées à divers moments dans la carrière de l’artiste.
Une rétrospective a récemment été tenue au Musée des beaux-arts du Canada et à la Winnipeg Art Gallery. Ses œuvres se trouvent au sein de plusieurs collections corporatives, privées et muséales au Canada et à l’international.
JON RAFMAN – THE NINE EYES OF GOOGLE STREET VIEW (2008)
Boulevard Monk, jusqu’à l’automne 2014
Présentée en collaboration avec Le mois de la photo de Montréal et l’arrondissement du Sud-Ouest
L’artiste montréalais Jon Rafman détient un baccalauréat ès arts en philosophie et en littérature de l’Université McGill (2004) et une maîtrise en arts visuels de la School of the Art Institute of Chicago (2008). Ses œuvres ont été exposées à travers le monde, entre autres au Contact Photo Festival (2012) et au Museum of Contemporary Canadian Art (2012), à Toronto; aux Rencontres d’Arles (2011); au New Museum à New York (2010); au Musée d’art contemporain de Rome (2010); et au festival Ars Electronica de Linz, en Autriche (2010). Rafman est représenté par la Zach Feuer Gallery à New York, la galerie Antoine Ertaskiran à Montréal, la Seventeen Gallery à Londres et la M+B Gallery à Los Angeles.
Il fait partie d’un noyau d’artistes qui créent à partir d’archives de Google Street View et de fonds d’images. Le titre de sa série, The Nine Eyes of Google Street View (2008), fait directement allusion aux neuf caméras installées sur chaque véhicule hybride envoyé par Google Maps pour répertorier le monde. Rafman choisit des images d’évènements bizarres captés en cours de route par l’appareil automatique soi-disant impartial. Les résultats ainsi obtenus donnent des photographies troublantes qui défient toute compréhension rationnelle du monde. Tout comme dans la vidéo You, the World and I (2011), le quotidien devient mystérieux, déstabilisant et étrange.
ANDREW BUSH ET MICHAEL JANG
Dès le vendredi 15 novembre à Los Angeles
Le MAP poursuit sa mission d’origine en utilisant des espaces habituellement réservés à de la publicité pour faire la diffusion d’œuvres intégrées au milieu urbain, mais cette fois-ci à Los Angeles. Pour une deuxième occasion, en l’espace de quelques mois et avec la participation de la Ville de Los Angeles et de la fondation Do Art, MAP expose sur vingt bancs d’autobus le travail de deux artistes californiens reconnus depuis les années soixante-dix pour leur grande contribution à la photographie contemporaine, Andrew Bush et Michael Jang.
Andrew Bush est titulaire d’une maîtrise en photographie l’Université de Yale. Il a commencé la série Vector Portraits dès l’époque où il a déménagé à Los Angeles en 1989. Capté sur le vaste réseau routier de Los Angeles et dans l’Ouest américain, son travail illustre un idéal démocratique américain, celui de la liberté, celui que permet la route. L’auto personnelle est sacrée pour les Angelins, captifs de la route pour accéder au travail et aux loisirs. L’espace intérieur de l’auto, c’est aussi l’abri, la protection, l’intimité. Les photographies de Bush donnent accès à ces moments privés, défiant la nature éphémère de la culture de l’automobile. Le spectateur tient le rôle privilégié de voyeur, observant et épiant souvent à leur insu les chauffeurs. La série Vector Portraits a fait l’objet d’expositions en solo et en groupe dans de nombreux grands musées, dont le Metropolitan Museum of Art (New York). On retrouve ses œuvres aux États-Unis, en Allemagne et en Angleterre.
Pendant trois décennies, Michael Jang a gagné sa vie à faire des portraits photographiques de figures emblématiques telles que Jimi Hendrix, Ronald Reagan et Robin Williams, et de San Franciscains de premier plan. Parallèlement à toute cette période, il a également pris, par pur plaisir, de nombreuses photographies de punks, de rockers, de cowboys, de membres de gangs, du Cuba de Fidel Castro, de vieilles maisons abandonnées de l’Idaho et de sa propre famille. Ses images sont des allégories de moments particuliers, caractérisés par leur franche honnêteté, l’esprit de décision et la vivacité. Le San Francisco Museum of Modern Art a récemment acquis un certain nombre de ses premières impressions et les a exposées aux côtés contemporains comme Garry Winogrand, Diane Arbus et Lee Friedlander. La série présentée ici est un petit documentaire sur sa famille qui s’est américanisée avec le temps, mettant en contraste les valeurs culturelles chinoises avec le rêve américain du début des années soixante.
LE MAP
Le MAP propose aux piétons de Montréal et d’ailleurs dans le monde différentes expériences en art visuel en intégrant des œuvres photographiques d’artistes nationaux et internationaux à l’espace public. Que ce soit en allant visiter les marchés Maisonneuve et Atwater, en déambulant dans le Quartier des spectacles à la place Émilie-Gamelin, en parcourant le boulevard Monk ou encore à Los Angeles, les piétons sont invités à découvrir le travail de photographes canadiens et internationaux de haut calibre.
Parfois installées sur des structures permanentes, parfois apposées à un mur d’édifice où dans des lieux habituellement réservés à de la publicité, les photographies de format géant viennent s’intégrer au milieu urbain en lui donnant une autre dimension, en dynamisant et modifiant le rapport du citoyen à son environnement immédiat.
Pour en savoir plus sur le MAP//Mouvement art public, visitez : www.mouvementartpublic.com
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Source : MAP
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